UltraRAM : la mémoire universelle se précise

Patrice Auclert

Publié le 21/01/2020

C’est l’un des enjeux de l’informatique de demain : créer une mémoire vive non volatile, capable à la fois de stocker des données sur le long terme mais aussi d’être ultra-rapide pour le lancement de logiciels et d’applications et la création de fichiers. Des chercheurs de l’université de Lancaster ont peut-être trouvé la formule magique avec l’UltraRAM.

Les ordinateurs utilisent deux types de mémoire: la mémoire vive, ou RAM, qui représente la mémoire de travail ; et une mémoire de stockage de type disque dur et Flash. La première est très rapide, mais aussi très volatile, et nécessite d’être constamment rafraîchie pour ne pas être perdue. La seconde conserve les données lorsqu’elle n’est pas alimentée, mais est beaucoup plus lente. En juillet 2019, un groupe de chercheurs de l’université de Lancaster en Angleterre avaient annoncé être parvenus à créer une mémoire universelle, combinant les avantages des deux.

Ces mêmes chercheurs viennent de publier un nouvel article sur IEEE.org qui détaille leurs avancées en la matière. Cette mémoire utilise les propriétés quantiques d’une structure à triple barrière à effet tunnel résonnant, ce qui permet de créer de la RAM non-volatile, ou NVRAM. Grâce à une simulation à température ambiante, ils ont pu mesurer la vitesse de fonctionnement ainsi que les voltages nécessaires. La non-volatilité est obtenue grâce aux décalages de bande passante d’InAs/AlSb, fournissant une large barrière d’énergie (2,1 eV) pour empêcher la fuite d’électrons et ainsi conserver les données.

Une mémoire très rapide et très basse consommation

La NVRAM fonctionne aussi rapidement pour la mémoire vive, avec un cycle de 10 nanosecondes, similaire au cycle de la DRAM habituellement utilisée. En plus d’être non-volatile, la lecture ne détruit pas les données, éliminant la nécessité de rafraîchir le contenu. La mémoire fonctionne avec un voltage beaucoup plus bas que la mémoire Flash, et pourrait résulter en des modules beaucoup plus basse consommation que ce qui existe actuellement.

Les simulations ont montré que cette mémoire devrait pouvoir être organisée en de grandes matrices, afin de produire des puces qui pourraient remplacer les technologies actuelles, que ce soit dans les ordinateurs et les smartphones. Les chercheurs ont baptisé leur découverte ULTRARAM, et la prochaine étape sera de trouver un doctorant leur permettant de développer leurs travaux, notamment pour la mise à l’échelle de leur innovation et la possibilité de créer des matrices pour des gravures sur silicium. Ce n’est qu’ensuite que l’on pourra envisager une intégration prochaine dans nos objets du quotidien.

Coupe transversale d’une structure à triple barrière à effet tunnel résonnant © Nature

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