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Il se dit apprenti zététicien, sans doute parce qu’il faut plus d’une vie pour le devenir vraiment. Informaticien, le Pulliéran Pascal Kotté tente «de démonter les méandres des infobésités sur la collapsologie». Il donnera une conférence sur le sujet le 25 mars à l’Arnold Reymond. Rencontre.
Entretien: Nina Brissot
En simple, la zététique est «l’art du doute». Un doute profond qui s’ouvre sur une véritable réflexion menée grâce à une enquête critique. C’est lorsque le rationnel complète l’émotionnel. Quand ce qui apparaît comme paranormal peut être démonté jusqu’au «normal». C’est l’inverse du mouvement actuellement répandu qui, pour faire passer des idées, distille une panique liée à des phénomènes existants ou pas, mais qui, souvent, dépassent l’entendement du commun des mortels. Tiré du mot grec zētētikós, signifiant «qui aime chercher», la zététique est aussi l’art de faire une différence entre ce qui relève de la science ou de la croyance. Avec sa conférence, Pascal Kotté aimerait s’adresser à tous ceux qui sont embarqués dans une découverte de la collapsologie (la chute de notre monde) avec toutes les théories de l’effondrement de notre société humaine.
Les collapsologues pensent que leurs théories et prédictions sur un effondrement planétaire et systémique vont obliger les hommes à changer le monde. Qu’en pensez-vous?
En zététique, nous essayons d’aborder les choses avec lucidité, pour tenter d’approcher la réalité des faits. Pour y parvenir, il faut trier les «infobésités» (la surcharge d’informations) plus ou moins réalistes. C’est ce que j’ai fait depuis 2014. Un voyage risqué qui demande de l’audace, une grande curiosité et une énorme envie de lendemains heureux. Grâce à la zététique, on peut enfin douter de nos propres croyances et de ces prophètes du malheur aux discours le plus souvent contre-productifs. Nous pouvons commencer à corriger les cauchemars, identifier les transformations nécessaires désormais plus claires, afin de les changer en espoirs et en actions. Oui, les hommes vont continuer de changer et façonner le monde et peut-être arriverons-nous enfin à le faire de façon moins destructive. Non, l’humain ne va très certainement pas disparaître.
On nous mène en bateau?
L’art de la transition est en pleine révolution et nous sommes tous impliqués. Je soutiens personnellement le développement durable avec l’économie bleue et les économies circulaires en Suisse romande. L’effondrement de notre civilisation dû aux changements climatiques et aux limites de notre croissance n’est souvent qu’un flou de pensées souvent catastrophistes, que j’avais besoin de clarifier pour moi-même. Nous nous menons tous en bateau et je vais exposer ma propre illusion d’une réalité que je sais imparfaite, incomplète, et donc fausse, mais j’espère un peu moins…
Que dites-vous alors à ceux qui ont peur et comment s’articule votre conférence?
J’invite le public à un voyage. Je commence par poser le décor. De quoi parlons-nous? L’effondrement, c’est quoi? Puis je passe aux faits. Où en sommes-nous? Quels sont les effondrements actuels? J’aborde ensuite nos fonctionnements et ceux de nos gouvernances. Pour arriver à: Quel avenir? Quelles sont les perspectives? Il y a forcément des solutions et nous y venons, autant à celles qui existent qu’à celles à venir. La dernière partie est réservée à des réflexions. Le tout prend une heure et demie et ceux qui le souhaitent peuvent ensuite rejoindre le Cercle de réduction d’angoisses pour une séance d’entraide. Une causerie destinée à dégonfler un peu les moments stressants et les angoisses. L’idée n’est pas de démêler le vrai du faux. La seule chose qui compte est le ressenti de chacun, ses émotions. Mais les contre avis peuvent être partagés en ligne sur http://go.resilientologue.ch
«L’effondrement! Mythe ou réalité? Et après?» ou «Petit traité de résilientologie à l’usage des gens du présent». Par Pascal Kotté, le 25 mars à 18h à l’Aula du collège Arnold Reymond à Pully. Parking libre, ouvert à tous.