Grégoire Huvelin - 13 décembre 2019
Le Federal Bureau of Investigation (FBI) a émis un mandat de perquisition à l’encontre de Sony dans le but de récolter les données d’un utilisateur suspecté d’écouler de la cocaïne via le service PlayStation Network (PSN).
Une affaire à la fois cocasse et peu commune. Un individu suspecté d’avoir mis en place un trafic de cocaïne sur le service PlayStation Network (PSN) est recherché par le Federal Bureau of Investigation (FBI), rapporte Motherboard. L’agence américaine a d’ailleurs déposé un mandat de perquisition dans le district ouest du Missouri, le 22 octobre, et somme Sony Interactive Entertainment de lui fournir les données de l’utilisateur.
Lancé en novembre 2006, le PlayStation Network est un service de jeux multijoueurs et de médias en ligne développé par la marque japonaise. Curtis Alexander, du nom du suspect, est soupçonné d’avoir utilisé la plateforme pour vendre des grandes quantités de cocaïne. Celui qui se fait surnommer « Dola », ou « Speedola20 » (nom d’utilisateur), facturait le kilo à 34 000 dollars directement auprès de ses clients.
Problème : un informateur anonyme aurait mis la puce à l’oreille du FBI. Au cours de leur enquête, les agents ont alors scruté de très près les activités de Curtis. L’indicateur s’est même prêté au jeu en se faisant passer pour un client souhaitant acheter 100 grammes de poudre en échange d’un chèque de 4000 dollars. Pour conclure leur accord, les deux hommes ont tout bonnement utilisé le service de messagerie de PlayStation.
Sony, de son côté, n’a d’autre choix que de se plier aux exigences du FBI. Car d’après les documents judiciaires examinés par Motherboard, le fournisseur est dans l’obligation de fournir les informations demandées au gouvernement dans les 14 jours suivants le dépôt du mandat. En d’autres termes, l’agence d’outre-Atlantique parviendra à ses fins quoiqu’il arrive.
Ce mandat leur permettra alors de consulter une quantité importante d’informations personnelles : nom, adresse postale, numéro de téléphone, mot(s) de passe associé(s) au compte, adresse IP utilisée lors de l’inscription et des connexions au compte, questions et réponses liées à la sécurité du compte.
Le service fédéral de police judiciaire souhaite même connaître les jeux sur lesquels le suspect a passé du temps, et à quel stade de progression il en est au sein de ses parties. La liste d’informations que doit fournir Sony ne s’arrête pas là : copie des e-mails, messages envoyés vers et à partir du compte, brouillons de message, adresses de destination, date et heure. En clair, tout l’historique numérique de Curtis Alexander.
Pour conclure, Motherboard soulève un point intéressant : aujourd’hui, les agences gouvernementales font de plus en plus appel à des entreprises issues du secteur des jeux vidéo et des objets connectés pour récolter les données de certains utilisateurs accusés de délits graves. Un nouveau moyen d’investiguer qui rappelle ceux employés par certains enquêteurs auprès de Google.