Recode salue le contre-pouvoir humain à la toute-puissance de la Big Tech. Voilà plus de trois ans que les lanceurs d’alerte ont commencé à semer la zizanie chez Facebook, Google, Amazon et Apple, en révélant les travers et le cynisme de leurs employeurs ; au prix de leurs emplois et, souvent, de leur avenir dans la Silicon Valley. Timnit Gebru, universitaire de haut niveau et chef du département d’éthique de l’intelligence artificielle chez Google, a été congédiée en 2020, vraisemblablement en raison de ses recherches qui dévoilaient les préjugés raciaux colportés par les moteurs de recherche maison. Rebecca Rivers, l’une des “cinq personnes virées” de Google, comme on les surnomme, avait lancé un mouvement interne de salariés opposés à la collaboration de l’entreprise avec la police de l’immigration. Bien avant que Frances Haugen ne déballe les dossiers confidentiels de Meta (alias Facebook), une cadre du même réseau social, Sophie Zhang, avait vainement tenté d’alerter ses supérieurs sur la propension de l’algorithme à encourager les clivages et la violence.
Recode souligne l’importance cruciale de ces fauteurs de troubles. Alors que les législateurs montrent pour la plupart leur ignorance comique de la technologie, les salariés des grands groupes de la Silicon Valley restent de précieux pourvoyeurs d’informations compromettantes et les militants les plus écoutés de la réglementation de la Big Tech.