Quand les hackeurs français avaient leurs magazines spécialisés

Après l’âge d’or des années 1990-2000, la presse francophone dédiée au piratage et à la sécurité informatique part progressivement des kiosques. Pour mieux revenir ?

Malgré l’intérêt suscité, pourquoi la presse hacking ne fait-elle plus recette ? « Certains journaux, trop en avance, ont explosé en vol en 2001 après l’éclatement de la bulle Internet. Toutes les publicités du secteur ont été annulées », commence le journaliste Antoine Champagne, « dinosaure du Net », créateur du site kitetoa.com. Il avance surtout deux raisons : « D’abord, on est aujourd’hui moins intéressés de savoir comment fonctionne l’informatique, car on peut s’en servir rien qu’avec un pouce. Ensuite, la technologie est devenue si complexe qu’il est impossible d’aborder tous les sujets. À l’époque, c’était le Far West. Maintenant, la sécurité informatique est une industrie. »

Compagnon de route de hackeurs en France et aux États-Unis, inspiré par des sites précurseurs sur la sécurité informatique comme Attrition ou Cryptome – « WikiLeaks avant l’heure » –, il a écrit plus de 200 articles « anti-start-up nation ». « Je me foutais de la gueule des grandes entreprises en montrant qu’on pouvait accéder avec un simple navigateur à des données personnelles qu’elles stockaient. » Ce qui lui vaut des démêlés judiciaires en 2002 avec Tati, dont il a mis au jour une faille. « À l’époque, on les publiait bénévolement. Maintenant, des boîtes peuvent promettre un million d’euros pour ça ! »