Pourquoi l’hostilité aux Gafam monte partout dans le monde

La plupart des grandes démocraties (mais pas seulement) se préparent à faire la guerre aux grands réseaux sociaux, sans être sûres de la gagner.

Dans l’affaire Christchurch, Facebook n‘a rien fait pour prévenir le crime et, en allègrement autorisant de distribuer les images en direct, a semé les germes de l’épouvante. Mark Zuckerberg, le président de Facebook, n’a même pas eu un mot d’excuse auprès de ses utilisateurs (pas moins d’un milliard), tout juste quelques lignes de compassion à l’adresse des victimes et de leur famille, mais rien sur le rôle du réseau quant à la diffusion d’une telle haine.

Facebook est évidemment dans le collimateur de toutes les églises, les associations de bienveillance humaine et les gouvernements angoissés par tant de cynisme. Mais Facebook n‘est pas le seul réseau ainsi critiqué pour sa violence systémique.

Leurs moyens financiers alimentent toutes leurs ambitions. Avec, pour chacun des GAFA une capitalisation proche des 1000 milliards de dollars, ils ont tous les moyens d’acheter n’importe quelle entreprise, et même n‘importe quel gouvernement pour étendre leur zone d’influence.

Beaucoup d’acteurs du monde numérique considèrent que si les Etats ne reprennent pas la main, ces Etats seront condamnés . Or « les Etats sont producteurs de règles qui permettent de vivre ensemble ». Toutes les grandes démocraties sont en risque, même un pays plus autoritaire comme la Russie n‘est pas épargné. Même la Chine, qui, pour se protéger essaie de développer son propre modèle numérique pour s’en servir comme bouclier. Cela dit, à terme, rien n’est sûr.

Les gouvernements sont par ailleurs assez paralysés par « le chantage social à l’emploi ». Les entreprises du numérique répondent aussi à une demande. Elles sont prescriptrices de progrès individuels et d’emplois, donc de pouvoir d’achat.