Mark Zuckerberg s'est enrichi d'un milliard de dollars à la suite de l'annonce de l'amende de 5 Md$ pour le scandale Cambridge Analytica

Le 17 juillet 2019, par Bill Fassinou sur developpez.com

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Après de multiples amendes subies dans certains pays de l’Europe, Facebook est sur le point d’être condamné à une amende de 5 milliards de dollars aux États-Unis. La Federal Trade Commission (FTC) a approuvé une amende de 5 milliards de dollars contre Facebook à la suite de son enquête sur le scandale Cambridge Analytica. Mais cette annonce semble n’avoir eu aucun effet sur les investisseurs de Facebook ni même sur le coût des actions de l’entreprise. Au contraire, les actions de la société auraient augmenté d’environ 1 % en seulement trente minutes le vendredi passé. Une situation qui a gonflé la fortune personnelle de Mark Zuckerberg d’environ 1 milliard de dollars.

La FTC a annoncé la semaine dernière une sentence de 5 milliards de dollars d’amende contre Facebook à la fin de son enquête sur le scandale Cambridge Analytica survenu en 2016. L’objectif était de déterminer si le partage de données avec le cabinet britannique de conseil politique violait un accord de consentement de 2011 entre Facebook et le régulateur. Ce décret d’autorisation de 2011 entre les deux entités exige que Facebook demande et obtienne l’autorisation expresse des utilisateurs avant de partager leurs données avec des tiers, et exige que le géant de la technologie informe la FTC dans les cas où d’autres entités utilisaient ces informations de manière abusive.

Elle interdit également à Facebook de faire des déclarations trompeuses au sujet de ses pratiques en matière de protection de la vie privée. Selon The Wall Street Journal, pour cette amende, la FTC devrait inclure dans l’accord d’autres restrictions sur la manière dont Facebook traite la vie privée des utilisateurs. Le journal a assuré que la majorité républicaine était favorable à ce règlement (trois commissaires républicains ont voté en faveur de ce règlement et deux commissaires démocrates ont voté contre). « L’affaire a été transférée à la division civile du ministère de la Justice, mais il n’y a pas d’estimation sur le temps qu’il faudra pour la finaliser », avance le Journal.

« Les examens du département de la justice font partie de la procédure de la FTC, mais ne changent généralement pas l’issue de la décision de la FTC », a ajouté le média new-yorkais. Cependant, Facebook s’est, semble-t-il, préparé à ce que l’enquête aboutisse à des conclusions similaires. « Au premier trimestre 2019, nous avons raisonnablement estimé une perte probable et comptabilisé une charge à payer de 3 milliards de dollars relative à l’enquête de la FTC sur notre plateforme et nos pratiques en matière de données utilisateur, charge déjà incluse dans les charges à payer et autres passifs à court terme de notre bilan. Nous estimons que les pertes dû à ce problème se situent entre 3 et 5 milliards de dollars », avait averti Facebook à ses associés.

L’amende de 5 milliards de dollars imposée par la FTC a pour objet de punir Facebook pour avoir mal géré les données des utilisateurs. L’amende est un record pour la FTC, un geste apparemment destiné à créer un précédent pour le type de punition que les géants de la technologie pourraient recevoir pour avoir mal géré les données de leurs utilisateurs. Mais beaucoup l’ont décrit comme une tape sur les doigts pour Zuckerberg et sa société de médias sociaux. En effet, la FTC n’a pas annoncé cet accord publiquement. De ce fait, plusieurs associations ainsi que des législateurs ont déjà exprimé leur mécontentement. Robert Weissman, président de Public Citizen, un groupe de défense des droits des consommateurs, a déclaré que le règlement annoncé permettrait à Facebook de se tirer d’affaire trop facilement.

« Un règlement efficace aurait imposé non seulement une énorme amende, mais également de véritables contraintes pour la société, des réformes structurelles et des conditions essentielles pour protéger la vie privée des utilisateurs. La FTC aurait dû demander à Facebook d’abandonner ses projets d’intégration des services Messenger, Instagram et WhatsApp dans le cadre du règlement », a déclaré Weissman dans un communiqué. La sénatrice Elizabeth Warren a de son côté profité de l’occasion pour réitérer ses appels pour démanteler Facebook. Cela dit, Business Insider rapporte qu’après l’annonce des 5 milliards de dollars d’amende de la FTC, les actifs financiers de Facebook n’ont pas tremblé. Bien au contraire, la valeur des actions de Facebook a en réalité augmenté d’environ 1 % vendredi dernier après l’annonce de l’amende.

Lorsqu’il a été annoncé le vendredi que le résultat de l’enquête de la FTC serait une amende de 5 milliards de dollars et une surveillance supplémentaire des pratiques commerciales de Facebook. Peu de temps après, la valeur des actions de la société a bondi. Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, détient 88,1 % des actions de Facebook. En effet, selon Business Insider, un rapport financier déposé en avril montre que Zuckerberg détient 410 497 115 actions de Facebook. Au prix de 202,31 $ avant l’annonce de la nouvelle vers 15h 45, ses actions valaient 83 milliards de dollars. Au prix de 204,87 dollars aux alentours de 16 heures, ces actions s’élèveraient à 84,1 milliards de dollars. Ainsi, en tant que principal actionnaire de Facebook, Zuckerberg peut voir une énorme manne d’augmentation de son cours de 1 %.

D’après certaines analyses, cela peut sembler paradoxal, mais la logique est simple. Facebook prévoyait déjà une amende d’une telle valeur dans l’intervalle 3 à 5 milliards de dollars et ses investisseurs en étaient informés. Il a donc planifié ses résultats financiers annuels en fonction de cette attente. Alors les investisseurs ont réagi de manière positive à ce que ce plan se concrétise et que l’amende ne soit pas plus lourde. Par contre, d’autres préfèrent y voir une décision facile et délibérée de la part des autorités américaines. Selon eux, les États-Unis protègent jusqu’à ce jour leur GAFA, car une grande partie de leur souveraineté économique repose sur ces entreprises. Ces derniers estiment que dans de nombreuses années encore, ces entreprises seront là et leurs comportements ne changeront pas pour autant.

« Ne croyez surtout pas que Facebook s’en est sorti par miracle de cette affaire. Tout a été pensé pour que les entreprises telles que Google, Amazon, Facebook ou encore Apple survivent encore dans de nombreuses années. Leur pouvoir sur le marché américain et dans le reste du monde permet aux États-Unis d’avoir le marché économique le plus prospère du monde. Bien que la Chine soit un concurrent de haute importance des USA, ces entreprises ne sont pas aussi influentes que celles précitées », ont-ils déclaré.

Source : Business Insider