2020 approche et avec elle, la fin du support officiel (End Of Support ou EOS en anglais) de Windows 7 annoncée par Microsoft. À partir du 14 janvier 2020, Windows 7 ne recevra plus de correctifs ni de mises à jour de sécurité. Les utilisateurs de cette version de Windows OS ne pourront plus bénéficier du support technique de la part du service clientèle de la firme de Redmond. Au contraire, ils devront prendre leurs dispositions afin de s’assurer que leurs machines ne sont pas vulnérables. Mais comme nous l’avons expliqué dans un précèdent article, il est toujours possible de migrer gratuitement de Windows 7 vers Windows 10, même si officiellement Microsoft n’a rien confirmé jusqu’à présent.
La fin du support officiel annoncé de Seven devrait être un challenge non seulement pour Microsoft, mais aussi pour les solutions alternatives qui sont pour la plupart des distributions basées sur Linux. En effet, un rapport de Netmarketshare comptant pour le mois de novembre 2019 suggère que Windows 7 est toujours utilisé sur environ 27 % de tous les PC (ordinateurs de bureau + portables), ce qui représente un très grand nombre d’utilisateurs. Dans un camp comme dans l’autre, on espère s’attirer les faveurs de la majeure partie des « futurs anciens utilisateurs de Windows 7 » qui se sentiront obligés de migrer vers un nouvel OS de bureau. Alors que Microsoft s’attend à ce que de nombreux utilisateurs de Seven migrent en masse vers Windows 10 l’an prochain — apparemment, ce serait l’option la plus simple —, certains adeptes de Linux, sans doute plus téméraires, voient l’EOS de Windows 7 comme une occasion en or pour gonfler les rangs des aficionados de Linux.
C’est le cas de l’équipe en charge du développement du navigateur Web Vivaldi qui recommande aux « futurs anciens utilisateurs de Windows 7 » à l’horizon 2020 d’opter non pas pour Windows 10, mais pour une distribution Linux. D’après elle, remplacer Seven par une distribution Linux est l’une des options les plus intelligentes à ce jour, car presque n’importe quel ordinateur tournant sous Linux fonctionnera plus rapidement et sera plus sûr que le même ordinateur tournant sous Windows. Linux est également l’OS de choix pour les systèmes embarqués, les appareils domestiques intelligents et l’IoT.
À ce propos, Vivaldi explique :
« Votre Windows 7 est probablement exécuté sur une machine plus ancienne qui pourrait avoir du mal avec un système d’exploitation gourmand en ressources comme Windows 10. Pour exécuter Windows 10, vous avez besoin d’un processeur de 1 GHz, 1 Go pour 32 bits ou 2 Go pour 64 bits de RAM, 16 Go pour 32 bits OS ou 20 Go pour 64 bits OS, et d’un affichage en résolution 800 x 600. Et c’est juste un strict minimum. Pour de nombreuses machines, la réponse ne sera pas Windows 10. Ce qu’il vous faut, c’est un système d’exploitation léger, efficace et, bien sûr, résistant aux virus ».
Trop de choix tue le choix
Certes, Linux est le plus grand projet communautaire dans le monde du développement. Néanmoins, même s’il est très populaire dans de nombreux domaines (serveurs, cloud, mobiles…), sur le marché des PC, il ne faut pas oublier que Linux accuse encore énormément de retard sur Windows OS (en se référant à leur niveau d’adoption par le grand public), le système d’exploitation de Microsoft qui est jusqu’à présent considéré comme la référence sur le marché des OS de bureau au vu du nombre de ses utilisateurs (plus de 80 % du marché en novembre 2019, selon Netmarketshare). Actuellement, Linux détient par exemple moins de 2 % de parts de marché d’après les statistiques du baromètre Netmarketshare. Pour Linus Torvalds en tout cas, la fragmentation est l’un des principaux freins à l’adoption de Linux sur desktop.
Au sens strict, Linux c’est son noyau, c’est-à-dire cette partie de l’OS qui gère les ressources de l’ordinateur et sert de pont de communication entre les différents composants (matériels et logiciels) ; c’est la partie invisible du système d’exploitation. Au sens large, parler de Linux c’est faire référence à tout système d’exploitation qui s’appuie sur ledit noyau et l’une des particularités de la plateforme Linux est qu’elle donne l’embarras du choix à l’utilisateur avec environ 319 distributions différentes si l’on s’en tient à la liste des LiveCD. Malheureusement, cette diversité plus déroutante qu’autre chose pour monsieur Tout-le-Monde ne joue pas en faveur de l’OS. Linus Torvalds avoue que c’est la raison pour laquelle le système d’exploitation peine à s’imposer dans la filière desktop.
Linux à la place de Seven, mais quelle distribution choisir ?
Il peut s’avérer difficile de trouver la distribution Linux qui convient le mieux à tel ou tel utilisateur à cause du nombre important de déclinaisons proposées (Arch, Ubuntu, Debian, Mint, Fedora…). De ce fait, de nombreux « futurs anciens utilisateurs de Windows 7 » opteront probablement pour un OS Windows, idéalement Windows 10, simplement parce que c’est plus facile de s’y retrouver.
Mis à part l’excès de choix qui handicape clairement l’épanouissement de Linux sur l’environnement Desktop, l’adoption de l’OS sur le marché des PC est freinée par de nombreux problèmes, y compris :
le manque de constructeurs proposant des PC avec Linux préinstallé ;
la complexité de Linux s’agissant notamment des procédures d’installation/utilisation ;
l’insuffisance du support pour les pilotes de matériels compatibles high-tech ;
l’absence de certains logiciels propriétaires populaires (Photoshop, suite Office…) ;
le choix d’interfaces utilisateur que les gens trouvent parfois très basiques ;
le problème de fragmentation de l’écosystème.