Avec la médiatisation de l’application Clearview, qui siphonne les données des utilisateurs des réseaux sociaux pour mettre un nom sur un visage en quelques secondes, le préposé fédéral à la protection des données a émis ses recommandations pour la Suisse.
À la suite d’un reportage du New York Times consacré au logiciel de reconnaissance faciale Clearview, Adrian Lobsiger, le préposé fédéral à la protection des données et à la transparence (PFPDT) est intervenu pour donner ses recommandations sur le sujet.
Pour rappel, Clearview est une application qui récupère automatiquement les photos, noms, adresses et autres informations d’usagers disponibles sur les réseaux sociaux. À ce jour, la base de données de ce logiciel développé par un ingénieur australien contient près de trois milliards de photos et qui sont déjà utilisées par des centaines de services de police. Ainsi, les forces de l’ordre peuvent obtenir un profil complet d’un suspect à partir d’une simple image.
Le préposé fédéral à la protection des données a annoncé qu’il comptait demander à Clearview «des renseignements sur les données collectées et la destruction de celles-ci, en lieu et place des personnes concernées en Suisse». Il estime qu’en collectant des milliards de données faciales, Clearview «viole la sphère privée des personnes concernées en Suisse ainsi que les conditions d’utilisation des réseaux sociaux» (ces derniers interdisent toute récolte d’images par des tiers).
C’est pour cela qu’Adrian Lobsiger recommande aux particuliers et aux autorités en Suisse de «ne pas traiter de données collectées au moyen de Clearview». Le PFPDT entreprendra ensuite les «démarches nécessaires auprès des autorités de poursuite pénale de la Confédération». En attendant et dans un but préventif, le préposé préconise à tous les utilisateurs des réseaux sociaux de «paramétrer leur compte de sorte à empêcher que des moteurs de recherche puissent accéder à leurs photos».