Le gouvernement Trump veut bannir le chiffrement de bout en bout

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Les autorités accusent l’outil de protéger les criminels, selon Politico

Les autorités fédérales seraient en train de rouvrir le dossier anti-chiffrement en dépit des conséquences considérables sur la vie privée et la sécurité de dizaines de millions d’Américains. Les hauts responsables de l’administration Trump se seraient réunis mercredi matin pour discuter de l’opportunité de demander une législation interdisant aux entreprises de technologie d’utiliser des formes de chiffrement que les forces de l’ordre ne peuvent pas rompre, a rapporté Politco qui a cité trois sources au courant de la question.

D’après le quotidien américain, le défi du chiffrement, que le gouvernement qualifie de « going dark » (l’obscurcissement en français) aurait refait surface et fait l’objet d’une réunion du Conseil de sécurité nationale, à laquelle ont participé les responsables No 2 de plusieurs organismes clés du gouvernement. Cette nouvelle tentative d’interdire le chiffrement bout à bout afin de faciliter les enquêtes des fédéraux pourrait relancer une querelle de longue date entre les autorités fédérales et les géants de la Silicon Valley.

En effet, depuis longtemps, le ministère de la Justice et le FBI soutiennent que l’arrestation des criminels et des terroristes devrait être la priorité absolue, même si un chiffrement réduit crée des risques de piratage. Mais le ministère du Commerce et le département d’État ne sont pas d’accord, soulignant les conséquences économiques, sécuritaires et diplomatiques d’une imposition des « portes dérobées » dans le chiffrement.

Si l’administration Trump persiste dans cette voie au nom de la sécurité nationale et réussit à forcer les entreprises de la technologie à supprimer tout chiffrement par une législation, les conséquences sur la vie privée et la sécurité de dizaines de millions de consommateurs seront incalculables.

En effet, même si l’interdiction du chiffrement de bout en bout facilitait l’accès aux données des suspects par les services de répression et les services de renseignement, une telle décision permettrait également aux pirates informatiques et aux espions de voler plus facilement les données privées des Américains, en créant des failles dans un chiffrement fait sur mesure pour l’administration Trump. Aussi, les utilisateurs qui comptent sur des communications brouillées pour se cacher des harceleurs et des ex-conjoints violents seront en danger à cause cette interdiction du chiffrement bout en bout. Politico n’a pas encore été en mesure de déterminer ce que les dirigeants des organismes participants ont dit au cours de la réunion et un porte-parole de la NSC a refusé de commenter la réunion.

« Dans notre pays, voulons-nous autoriser des communications que nous ne serons pas en mesure de lire ? », demandait en 2015 l’ancien Premier ministre David Cameron qui a manifesté son désir de voir banni le chiffrement suite aux révélations faites sur les campagnes d’espionnage de la NSA et de son homologue britannique la GCHQ. Le quotidien Telegraph a rapporté à l’époque que, sous la proposition de loi Investigatory Powers Bill, le gouvernement britannique cherchait à interdire aux sociétés d’offrir un chiffrement qui met les communications de leurs clients loin de leur contrôle.

Une mesure similaire a fini par être adoptée par les autorités australiennes l’année dernière malgré les protestations de l’industrie technologique. La Chambre des représentants australienne a adopté le projet de loi anti-chiffrement « Assistance and Access Bill » en décembre dernier. Assistance and Access Bill va permettre à la police de demander à des services de messagerie comme WhatsApp et Signal d’intégrer des portes dérobées, afin de donner aux enquêteurs accès au contenu des messages à condition que ces portes dérobées ne constituent pas des « faiblesses systémiques » dans la sécurité du service.

Les acteurs de l’industrie comme Apple et Signal s’étaient prononcés contre la nouvelle loi à l’époque. Dans une communication conjointe, la Communications Alliance, l’Australian Information Industry Association et l’Australian Mobile Telecommunications Association avaient déclaré à l’époque que « Les agences pourraient obliger un fabricant d’appareils à précharger (puis dissimuler) des logiciels de pistage ou de capture d’écran (logiciels espions) sur des combinés commerciaux pouvant être activés à distance ».

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