Le coronavirus commence à toucher les résultats financiers de la Big Tech, La Chine ayant pratiquement arrêté sa production de biens de consommation comme les téléphones pour lutter contre virus

https://www.developpez.com/actu/294910/Le-coronavirus-commence-a-toucher-les-resultats-financiers-de-la-Big-Tech-la-Chine-ayant-pratiquement-arrete-sa-production-de-biens-de-consommation-comme-les-telephones-pour-lutter-contre-virus/

Il est encore trop tôt pour mesurer l’impact financier total de l’épidémie de coronavirus sur l’industrie technologique, mais les premiers signes ne sont pas très encourageants. En effet, alors que la Chine et le reste du monde s’efforcent de contenir la crise de santé publique due au Covid-19 – qui avait fait, à la date du 20 février, 2 100 victimes et en avait infecté plus de 75 000 –, les entreprises mondiales commencent à en prendre un coup, en particulier dans le secteur technologique.

Pour freiner la propagation du virus, la Chine - qui est la deuxième économie mondiale et dont dépend la fabrication de presque tous les produits technologie de consommation - a pratiquement arrêté sa production de biens de consommation comme les téléphones, les wearables et les automobiles au cours des dernières semaines. Le pays a pris des mesures draconiennes sans précédent pour contrôler l’urgence sanitaire, comme l’imposition de restrictions sévères à quelque 780 millions de personnes et l’instauration de quarantaines de masse dans les grandes villes.

Bien qu’au cours de ces derniers jours, la Chine a commencé à rouvrir ses usines (en dépit des problèmes de santé publique) dans le but de relancer son économie, les sites de production fonctionnent toujours à une capacité bien inférieure à la normale. Le Wall Street Journal rapporte que le verrouillage de la production chinoise a fait « frémir » les marchés mondiaux et jette une « ombre toujours plus grande » sur l’économie en général. Et ces effets économiques dus au nouveau virus touchent particulièrement l’industrie technologique, qui dépend de la main-d’œuvre chinoise pour construire tout, des puces d’ordinateur aux pièces de téléphone portable en passant par les consoles de jeux.

Pratiquement toutes les grandes entreprises technologiques de la Silicon Valley – notamment Apple, Google, Facebook, Amazon et Microsoft – ont restreint les voyages de leurs employés en Chine, soit en les interdisant, soit en les limitant aux seules questions d’importance critique. Elles demandent également aux travailleurs qui reviennent de Chine de travailler chez eux pendant deux semaines au maximum.

Depuis le début du mois, la plupart de ces entreprises, dont Apple, ont du fermé leurs bureaux et magasins en Chine. Plusieurs d’entre elles ont annoncé des retards dans la production et l’expédition de certains produits fabriqués en Chine, tandis que certaines ont reporté le lancement de certains de leurs produits phares, comme Sony et Microsoft qui ont annoncé plus tôt ce mois que l’épidémie du coronavirus pourrait retarder le lancement de la PS5 et de la nouvelle Xbox.

Alors qu’il y avait pour l’instant que quatre cas confirmés dans la région de la baie de San Francisco, des médias ont rapporté, il y environ deux semaines, que les professionnels de la technologie aux États-Unis sont tellement préoccupés par le virus qu’ils prennent d’autres précautions, comme le port de masques respiratoires et l’élimination des poignées de main lors des réunions d’affaires. Selon eux, ces mesures préventives sont importantes étant donné le volume élevé de voyages entre la Chine et la Silicon Valley.

Dans l’ensemble, l’impact économique et social du coronavirus sur le secteur de la technologie met en évidence les liens étroits entre la Silicon Valley et la Chine, non seulement pour la fabrication, mais aussi pour la fourniture d’une main-d’œuvre d’ingénieurs hautement qualifiés, de fonds d’investisseurs et de collaboration universitaire.

Les effets du coronavirus sur l’économie mondiale dans le secteur des technologies

Pratiquement toutes les grandes entreprises technologiques américaines qui fabriquent des produits physiques - comme des téléphones portables, des ordinateurs ou des consoles de jeux vidéo - s’appuient sur une vaste main-d’œuvre chinoise pour fabriquer des produits moins chers que ce qui pourrait être fait aux États-Unis. D’importantes décisions que ces entreprises ont été contraintes à prendre par rapport à l’urgence sanitaire commencent à avoir des effets économiques sur le secteur des technologies. Apple, le fabricant d’iPhone, a publié il y a un peu plus d’une semaine un avis selon lequel la société réduisait ses objectifs de revenus ce trimestre.

Reuters a rapporté en début du mois que si l’arrêt des usines chinoises de Foxconn, qui fabrique des smartphones pour Apple et d’autres marques, en raison de l’épidémie de coronavirus, se prolonge dans une deuxième semaine, cela pourrait avoir un “gros” impact sur la production et les expéditions vers les clients, et Apple risque d’être en difficulté en ce qui concerne la production d’iPhone. Et nous tendons maintenant vers un mois de perturbation dans la production.

CNBC a rapporté ce mois les déclarations de Tesla selon lesquelles les « épidémies de santé » constituent un risque pour ses activités. Amazon, dont l’activité de commerce électronique repose sur le flux de marchandises entre la Chine, les États-Unis et d’autres pays, n’a pas publié d’avertissement similaire, mais stocke des articles de fournisseurs chinois pour se protéger contre les futures perturbations dues au virus, selon Business Insider. Les entreprises chinoises elles-mêmes ressentent les effets du virus, le géant de la technologie Alibaba qualifiant l’épidémie d’événement “cygne noir”, à cause de son caractère imprévisible, lors d’un récent appel de fonds.

La situation en Chine au cours des dernières semaines entraine une perturbation fondamentale de la chaîne d’approvisionnement, des pièces brutes aux produits finis. En effet, des médias ont rapporté ces dernières semaines que des centaines de millions de travailleurs migrants qui rendaient visite à leur famille dans des villes situées en dehors des principaux centres de production pour le Nouvel An chinois ont été mis en quarantaine. Certains commencent à reprendre le travail, mais le média chinois Caixin a indiqué en début de la semaine dernière que plus des deux tiers d’entre eux sont toujours bloqués, les routes ayant été bloquées, les trains arrêtés et les vols annulés.

Dans son avis de la semaine dernière, Apple a déclaré que « l’offre mondiale d’iPhone sera temporairement limitée » parce que ses sites de fabrication en Chine « connaissent un retour à la normale plus lent que prévu » alors que les sites de fabrication dans la région rouvrent lentement. Selon le New York Times, même si certaines usines redémarrent, elles « fonctionnent encore bien en dessous de leur capacité ». Et la santé publique se demande sérieusement si la réouverture des usines est la bonne décision, étant donné que le virus continue de se propager en Chine et ailleurs.

Les sociétés de médias sociaux sont encore moins touchées financièrement que des sociétés comme Apple, car leur principal secteur d’activité n’est pas la vente de biens matériels. Mais Facebook a été touché, fixant des objectifs de production réduits pour ses casques de réalité virtuelle Oculus Quest, en partie à cause d’un ralentissement de la fabrication chinoise à cause du virus, a rapporté USA Today il y a plus de deux semaines.

« Oculus Quest a été vendu dans certaines régions en raison de la forte demande », a dit le porte-parole de Facebook Anthony Harrison, dans un avis. « Cela dit, comme d’autres entreprises, nous nous attendons à un impact supplémentaire sur notre production de matériel en raison du coronavirus. Nous prenons des précautions pour assurer la sécurité de nos employés, de nos partenaires de fabrication et de nos clients, et nous suivons la situation de près. Nous nous efforçons de rétablir la disponibilité du matériel dès que possible », a-t-il ajouté.

Il faut également noter que les entreprises parlent de plus en plus de la menace du virus dans leurs annonces publiques. Un rapport de MarketWatch a révélé que sur les récentes annonces de bénéfices des sociétés du S&P 500 entre le 1er janvier et le 13 février, 38 % des transcriptions comprenaient le terme “coronavirus” au moins une fois.

Multiplications des annulations de la participation des entreprises de la Big Bech aux salons internationaux

En dehors du lieu de travail, les entreprises technologiques se retirent des grandes conférences mondiales ou les annulent purement et simplement. LG et ZTE ont annulé leur participation à l’édition 2020 du Mobile World Congress (MWC) qui devait se dérouler à San Francisco du 24 au 27 de ce mois, l’un et l’autre avançant des motifs liés à l’épidémie du coronavirus. Facebook a également annulé sa participation à cette conférence mondiale. Par ailleurs, le plus grand salon mondial de la téléphonie a été lui-même annulé après que de grandes entreprises technologiques comme Amazon se soient retirées en raison de problèmes liés au coronavirus.

L’épidémie de coronavirus a également occasionné des annulations pour d’autres salons internationaux. Verizon, AT&T et IBM ont décidé d’annuler leur participation à la RSA Conference 2020, rejoignant ainsi la liste des absents à l’édition de cette année, d’après le site de la conférence. Facebook ne sera pas non plus au rendez-vous de la GDC (Game Developers Conference) qui se déroulera du 16 au 20 mars, toujours à cause de Covid-19. À la place, la société proposera des présentations et discussions virtuelles, ainsi que des publications sur son blog dédié aux jeux vidéo, selon un article de blog de la société publié la semaine dernière.

Sony a aussi expliqué qu’il fera également l’impasse sur la GDC cette année, toujours pour les mêmes raisons, selon le gameindustry : « Nous avons estimé que c’était la meilleure solution, car la situation liée au virus et aux restrictions de voyage dans le monde changent quotidiennement ».

Suite à l’accélération de l’épidémie de coronavirus, notamment en Italie, pays le plus touché hors d’Asie, la Bourse de Paris a chuté, le Cac 40 ayant plongé de près de 4 % en début de la semaine. Les valeurs liées au tourisme comme Accor et Air France-KLM sont sous pression. La tendance est logiquement la même, notamment en Italie. Réunis à Riyad ce week-end, les grands argentiers du G20 ont d’ailleurs indiqué qu’ils allaient renforcer leur surveillance des risques induits par l’épidémie.

« L’idée que le coronavirus a été entièrement contenu est maintenant fermement écartée et les investisseurs sont désormais prévenus qu’ils doivent s’attendre à plus de cas, et, malheureusement, à plus de morts », écrit Chris Beauchamp, chef analyste de marché chez IG. Et d’ajouter que « cela implique que, en l’état actuel, les prévisions économiques sur l’impact [de l’épidémie] devront être révisées et que des conséquences plus importantes doivent être attendues ».