La généralisation de la reconnaissance faciale est-elle inévitable ?

Il y a peu, l’AI Now Institute avait lancé un appel pour une régulation forte des technologies de reconnaissance faciale. Ce n’était pas le seul. L’ACLU (l’Union américaine pour les libertés civiles), Microsoft et Amazon ont également reconnu qu’une régulation était nécessaire. Aux États-Unis, plusieurs Etats envisagent des propositions de loi pour imposer quelques règles, un moratoire, voir bannir l’usage de ces technologies, notamment par les gouvernements et sur l’espace public. Reste que ces mesures de régulation ne sont pas toutes équivalentes. Celles des acteurs industriels de la surveillance, comme Amazon ou Microsoft ne sont pas aussi radicales et insistent sur le processus, la transparence et le consentement, sans remettre en cause son usage. Le problème, soulignent Hartzog et Selinger, c’est de nous retrouver avec une reconnaissance faciale à deux vitesses entre d’un côté les autorités qui ne pourraient pas les utiliser et de l’autre des entreprises qui pourraient continuer à faire ce qu’elles souhaitent. Le risque, comme l’explique Sidney Fussel dans The Atlantic , c’est qu’on puisse d’un côté interdire la reconnaissance faciale par les autorités quand un braquage est commis dans un commerce, mais l’autoriser pour que les commerces puissent analyser le comportement de leurs clients !