La Confédération reporte indéfiniment la généralisation de la 5G

Dans une lettre adressée aux cantons, l’Office fédéral de l’Environnement (OFEV) explique qu’il n’est pas en mesure d’annoncer une date pour la publication des directives techniques concernant la 5G, car des tests supplémentaires sont nécessaires.

Le feuilleton autour de l’arrivée de la 5G en Suisse se poursuit. Alors que les opérateurs de télécommunications ont reçu il y a un an les licences leur permettant d’utiliser cette technologie mobile de cinquième génération, son utilisation reste limitée. En effet, la Confédération, qui planche sur l’élaboration de directives techniques à l’attention des cantons, a reporté indéfiniment la publication du règlement d’application.

Lire à ce sujet notre éditorial de mai 2019: La 5G, entre craintes et promesses

Dans une lettre envoyée fin janvier aux cantons, l’Office fédéral de l’Environnement (OFEV) a expliqué continuer à travailler sur les directives techniques, mais n’est pas en mesure de donner un calendrier pour leur publication, si ce n’est que ce «travail va se poursuivre pendant un certain temps». Pour justifier ce délai, le gouvernement explique qu’il lui est nécessaire de réaliser des tests en conditions réelles, car il n’existe pas encore de norme mondiale que l’OFEV pourrait utiliser pour sa recommandation.

En outre, l’OFEV estime que le calcul de l’exposition aux radiations engendrées par les antennes adaptatives, nécessaires pour déployer un réseau 5G, n’est pas suffisamment clair. Contrairement aux antennes conventionnelles qui émettent le signal dans son ensemble, le rayon des antennes adaptatives peut être spécifiquement dirigé dans la direction des utilisateurs ou des appareils, ce qui entraîne une exposition plus élevée sur un laps de temps court. C’est pourquoi l’OFEV conseille aux cantons de procéder à une évaluation du pire, soit tester ces nouvelles antennes de la même manière que les antennes traditionnelles, en évaluant le rayonnement à sa puissance maximale. Dans l’attente du rapport de l’OFEV, les opérateurs ne peuvent pas utiliser ces nouvelles antennes.

Les différentes initiatives cantonales

De leur côté, les cantons romands prennent des décisions diverses. À Genève, le département du territoire a décidé de maintenir et de prolonger le moratoire qui avait été instauré en avril. De son côté, le Grand Conseil neuchâtelois a accepté le 22 janvier de soumettre une initiative cantonale sur un moratoire concernant l’installation des réseaux mobiles 5G, soumis à permis de construire pour l’instant. Jura et Vaud avaient aussi instauré des moratoires sur l’installation d’antennes 5G, avant d’être rappelés à l’ordre par la Confédération. L’OFEV avait publié en fin d’année 2019 un rapport attendu sur les risques éventuels de la 5G, rapport qui n’a finalement accouché d’aucune recommandation claire.