Palantir Technologies est une entreprise américaine de services et de logiciels spécialisée dans le Big data. L’entreprise travaille pour la communauté du renseignement des États-Unis, notamment pour la NSA, la CIA et le FBI, pour différents acteurs du système de défense américain, comme les US Marines, l’US Air force et les Opérations spéciales, ainsi que pour plusieurs services de police comme la police municipale de New York City et celle de Los Angeles. Palantir a notamment travaillé pour le Pentagone et la CIA en Afghanistan et en Irak. Et au Pakistan, les technologies de la société US ont contribué à la localisation d’Oussama Ben Laden, tué par un commando américain en 2011 après des années de traque.
La renommée de Palantir s’étend bien au-delà du domaine du renseignement et des frontières US. En 2016 par exemple, Palantir a obtenu en France un contrat avec la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ; un contrat de trois ans qui devait prendre fin cette année au profit d’une solution 100 % française, selon la volonté d’Emmanuel Macron de permettre à la France de regagner sa souveraineté technologique. Cette indépendance technologique, elle est plus que primordiale dans les domaines stratégiques tels que le renseignement et l’armée, où une équipe mise en place par Macron a découvert que, pour ses activités, le service de renseignement intérieur utilise des logiciels provenant de Palantir Technologies.
Le choix de Palantir s’explique par le fait qu’« aucune entreprise française n’a été en mesure de faire le travail » qui était exigé, avait déclaré Laurent Nunez, ancien directeur général de la Sécurité intérieure, en marge d’une conférence visant à présenter un nouveau système antiterroriste. Toutefois, « nous travaillons à promouvoir une offre française ou européenne. Nous avons pour objectif de lancer un outil pour toutes les agences de renseignement. Et de nombreuses entreprises sont intervenues », avait-il assuré. « Nous avons l’intention de réduire notre exposition aux composants américains », avait ajouté la ministre française des Armées Florence Parly. Mais ce ne sera pas pour cette année, puisque la DGSI va renouveler son contrat avec le groupe US Palantir.
Comme le rapporte Reuters, citant le patron de la DGSI Nicolas Lerner, les services de renseignement français s’apprêtent en effet à renouveler leur contrat avec la société américaine Palantir, en attendant de mettre au point un système français à 100 %.
« Palantir nous aide, c’est-à-dire qu’on ne dépend pas de Palantir », a-t-il dit mardi soir. Pour mettre fin aux soupçons selon lesquels Palantir pourrait fournir les données récupérées par la France à des puissances étrangères, Nicolas Lerner a précisé que la France s’est fixé une ligne rouge depuis le début : c’est que toutes les données qui sont traitées par le système de Palantir sont sur le réseau interne de la DGSI, qui est « un réseau confidentiel-défense, qui est fermé ».
Le directeur général de la DGSI souligne toutefois que ce contrat n’est qu’une solution transitoire, en attendant une technologie développée main dans la main avec de grands groupes français. Citant Thales, Sopra Steria et Dassault Systèmes, il estime qu’il faut aussi permettre aux industriels français de « monter en gamme sur ces sujets ».