Courrier international (Paris)
Le géant californien Facebook et ses applications Instagram, WhatsApp et Messenger ont commencé lundi 4 octobre à se relever d’une panne qui les a paralysés pendant plus de six heures. Un incident qui tombe très mal pour l’entreprise de Mark Zuckerberg, déjà dans la tourmente après des révélations d’une ancienne employée.
“C’est tout l’empire de Mark Zuckerberg qui a été mis hors ligne”, résume le magazine Wired. De Facebook à Instagram en passant par Messenger et WhatsApp, les applications du patron californien ont été frappées lundi par une panne massive, “la plus importante jamais observée”, selon le site spécialisé Downdetector, qui estime que des milliards d’utilisateurs ont été affectés.
Si l’accès aux réseaux a été partiellement rétabli dans la soirée aux États-Unis, des problèmes persistent. “Des ingénieurs de Facebook ont été envoyés par l’entreprise dans les centres de données américains pour tenter de résoudre le problème”, rapporte le site The Verge. “Cela signifie que cette panne, déjà la plus grave de ces dernières années, pourrait perdurer.”
Un changement de configuration défectueux des routeurs
Dans un message posté sur son blog, le réseau social a d’abord évoqué une erreur de configuration pour expliquer la panne. Un peu plus tard, il a précisé dans un communiqué que l’incident était lié à un “changement de configuration défectueux” des routeurs qui “coordonnent le trafic entre les serveurs”. La perturbation technique a eu des “effets en cascade”, au point que “de nombreux outils et systèmes que nous utilisons au quotidien en interne ont aussi été affectés, compliquant nos efforts pour diagnostiquer et résoudre le problème”, détaille le groupe.
De très nombreuses entreprises qui s’appuient sur les réseaux sociaux pour vendre leurs produits ou leurs services ont été fortement affectées lundi par l’incident. La panne a d’ailleurs entraîné la chute de l’action du groupe de Mark Zuckerberg à Wall Street. Les répercussions de cet incident “illustrent à quel point le monde est devenu dépendant” de Facebook, remarque le New York Times.
Des “effets domino inattendus” en cas de panne
Le réseau social “s’est construit comme une plateforme pivot avec la messagerie, la diffusion en direct, la réalité virtuelle et de nombreux autres services numériques”, note le quotidien américain. “Facebook est également utilisé pour se connecter à de nombreuses autres applications et services, ce qui provoque des effets domino inattendus tels que l’impossibilité pour les personnes de se connecter à des sites web commerciaux ou à leurs téléviseurs intelligents, thermostats et autres appareils connectés à Internet.”
L’incident tombe au plus mal pour Facebook, déjà dans la tourmente après qu’une ancienne ingénieure du réseau, Frances Haugen, a fait fuiter des documents qui montrent, selon elle, que la firme aux quelque 3,5 milliards d’utilisateurs mensuels choisit “le profit plutôt que la sécurité” de ses usagers.
Interrogé par CNBC, un employé d’Instagram a déclaré que certains salariés de Facebook évoquaient lundi, “la loi du karma” face à la panne survenue après les révélations de la lanceuse d’alerte. Frances Haugen doit être entendue mardi par une commission parlementaire.
Noémie Taylor-Rosner