Le plan est d’une redoutable simplicité: une inscription ? 10 LikeCoins, le téléphone validé ? 50 LikeCoins, l’activation de la géolocalisation ? 100…vous consentez à ce que Facebook communique un panel d’informations à des tiers “afin d’améliorer votre expérience” ? Jackpot! 1000 LikeCoins!
La manière dont Facebook va distribuer sa monnaie interne peut répondre à des business models virtuellement illimités (et évolutifs). Les perspectives sont sans précédent. Le descriptif des offres d’emplois de l’année dernière en vue de recruter des ingénieurs blockchains et codeurs n’était-il pas d “être prêt à relever un challenge intellectuel sur un sujet de nature à avoir un impact global massif” ?
Ainsi, à l’heure d’écrire ces lignes, des dizaines de types brillants se décarcassent pour multiplier les cas d’usages, conformément à un principe marketing universel: les gens ignorent ce qu’ils veulent, jusqu’à ce qu’on leur ait imposé.
Au vu de la mécanique organique de Facebook, il est vraisemblable que le fonctionnement purement social devienne rémunérateur : liker, commenter et partager bien sûr, mais surtout produire du contenu et générer de l’interaction sans fin, l’ensemble étant orchestré par un jeu algorithmique dont la société a prouvé qu’elle avait une solide maîtrise. Ces actions permettront de multiplier les occasions de générer des gains, pour les utilisateurs, mais surtout pour le réseau social qui se replacera ainsi au centre du jeu.
Vous avez aimé le tracking social ? vous adorerez le tracking de vos finances!
La vraie ressource que vise Facebook, c’est encore une fois la data, mais une data d’un type bien plus précieux: celle qui permet de cartographier votre profil financier et vos habitudes de consommation réelles. Et cette ressource, elle, n’est pas soumise à l’inflation.
Edward Snowden a qualifié Facebook de “machine à espionner”. Je vous laisse méditer sur les implications de la possession par une entité (qu’elle soit publique ou privée importe peu dans ce contexte) de la combinaison la plus précise qu’on puisse imaginer de votre identité sociale enrichie de votre empreinte financière personnelle.
Du même tonneau, en août 2018, le Wall street Journal révélait que Facebook tentait de convaincre des banques américaines de lui communiquer des informations financières extraites de leurs bases clients . La raison invoquée par le réseau prit la main dans le cochon-tirelire ? “, mais Amazon et Alphabet (Google) le font!”.