De nouveaux documents relatifs au scandale Cambridge Analytica montrent que l'ingérence dans les élections présidentielles US n'était qu'une petite partie d'une opération mondiale

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Cambridge Analytica pourrait être à nouveau l’information à suivre de près dans les prochaines semaines ou dans les prochains mois. En effet, une nouvelle fuite de données de plus de 100 000 documents montre que la manipulation générale a atteint un niveau sans précédent. Les nouveaux documents divulgués devraient exposer les activités de l’entreprise dans près de 68 pays visant à manipuler les élections. La fuite de données laisse paraître que le scandale Cambridge Analytica n’était qu’une petite partie d’une opération mondiale plus vaste.

Les documents dont il s’agit ont commencé à être divulgués le jour de l’an à partir d’un compte Twitter anonyme et portant le pseudonyme « @HindsightFiles ». Selon certaines sources, ils proviendraient de Brittany Kaiser, une ancienne employée de Cambridge Analytica devenue lanceuse d’alerte, et qu’il s’agissait des mêmes documents que ceux cités par Robert Mueller dans l’enquête sur l’ingérence russe dans l’élection présidentielle américaine de 2016. Avant cela, Kaiser était directrice du développement des programmes chez Cambridge Analytica.

Les documents divulgués devraient exposer les rouages internes de l’entreprise qui s’est effondrée après que The Observer ait révélé qu’elle avait détourné 87 millions de profils Facebook en 2016. En d’autres mots, ces documents devraient faire la lumière sur la manière dont Cambridge Analytica a aidé à développer une infrastructure sophistiquée de sociétés fictives mises en place pour canaliser l’argent sale vers la politique. Les documents déjà exposés comprennent des liens vers des documents sur les élections en Malaisie, au Kenya et au Brésil.

Les documents suggèrent également que le cabinet de consultation politique aurait présenté une proposition à Umno (United Malays National Organisation) dans l’objectif d’influencer le vote de 40 circonscriptions parlementaires lors de la 14e élection générale (GE14). De même, il aurait aussi travaillé pour un parti politique en Ukraine en 2017, même s’il faisait l’objet d’une enquête du conseiller spécial américain Robert Mueller sur l’ingérence russe dans les élections présidentielles de 2016. Selon Kaiser, il est évident que nos systèmes électoraux sont très ouverts aux abus.

« Je suis très inquiète de ce qui va se passer lors des élections américaines de cette année, et je pense que l’un des rares moyens de nous protéger est de diffuser autant d’informations que possible », a-t-elle déclaré, en ajoutant que l’accès de Cambridge Analytica aux données de millions d’utilisateurs de Facebook pour les cibler n’était qu’une partie d’une opération mondiale plus vaste impliquant des gouvernements, des agences de renseignement, des sociétés commerciales et des campagnes politiques visant à manipuler et à influencer les gens.

D’après Kaiser, la machinerie prétendument utilisée par Cambridge Analytica pour manipuler les élections américaines de 2016 en faveur de Donald Trump était également la même que celle déployée dans d’autres pays comme la Grande-Bretagne. « Il y a des courriels entre ces grands donateurs de Trump qui discutent des moyens de dissimuler la source de leurs dons par une série de véhicules financiers différents. Ces documents exposent toute la machinerie de l’argent sale derrière la politique américaine », a-t-elle déclaré.

En outre, selon Emma Briant du Bard College de New York, une experte en matière d’enquête sur la propagande, la dernière série de fuites de Cambridge Analytica n’est que la partie émergée de l’iceberg. « La fuite donne une idée beaucoup plus claire de ce qui s’est réellement passé lors de l’élection présidentielle américaine de 2016, ce qui a une énorme influence sur ce qui se passera en 2020. Ce sont les mêmes personnes impliquées qui, nous le savons, utilisent les mêmes techniques », a déclaré Emma Briant.

Après l’éclatement du scandale Cambridge Analytica, FACEBOOK a été condamné à des amendes par l’Italie et le Royaume-Uni pour avoir violé les lois sur la confidentialité des données dans le cadre de son travail avec Cambridge Analytica. Le procureur général de Californie aux États-Unis a également accusé FACEBOOK de ne pas avoir fourni les documents cités à comparaître dans le cadre d’une enquête en cours sur les pratiques de confidentialité du réseau de médias sociaux. Il a ensuite écopé d’une amende de 5 milliards de dollars de la part de la FTC (Federal Trade Commission) aux États-Unis.