Avec sa «ville prototype», Toyota va construire son propre Westworld

Heureusement, contrairement à la série (spoiler), il n’est pas prévu d’y tuer qui que ce soit.

Voici l’une des annonces les plus suprenantes du CES 2020. Le PDG de Toyota Akio Toyoda a dévoilé la construction, près du mont Fuji au Japon, de Woven City, une «ville prototype» de 2.000 habitant·es qui permettra de tester de nombreuses technologies.

Selon Fast Company, l’initiative concerne de nombreux secteurs: intelligence artificielle, mobilité humaine, robotique, science des matériaux, énergies renouvelables… Des salarié·es de Toyota ainsi que des volontaires habiteront Woven City à temps plein, pour servir de cobayes.

Akio Toyoda indique que ce projet servira notamment à expérimenter des innovations en lien avec l’autonomie et la smart city, dans un contexte où les constructeurs automobiles sont contraints de diversifier leurs activités.

Toujours d’après le PDG de l’entreprise japonaise, Woven City sera pourvue d’une «infrastructure du futur, connectée, numérique et durable, alimentée en énergie par la technologie de pile à combustible à hydrogène de Toyota». L’entreprise privilégie déjà cette piste pour ses véhicules électriques, plutôt que les batteries lithium-ion.

Utopie ou dystopie?
Implantée sur le site d’une ancienne usine Toyota, la ville promet des domiciles hyper connectés, équipés de robots domestiques, de systèmes automatiques pour réapprovisionner les réfrigérateurs ou sortir les poubelle et de surveillance en temps réel de la santé des résident·es.

Woven City n’accueillera que des véhicules autonomes et «propres», comme les étranges e-Palette, bien que Toyota s’oppose aux normes d’émissions de CO2 pour les moteurs thermiques. Des voies seront réservées aux piétons, d’autres aux véhicules autonomes, et certaines seront mixtes.

Le projet évoque à la fois le phalanstère de Charles Fourier, les agglomérations ad hoc et les villes d’entreprise («company towns»), construites pour les ouvriers par leurs employeurs afin de renforcer leur contrôle sur leur vie.

Peut-on s’habituer à vivre dans un environnement aussi automatisé et surveillé que Woven City? La ville parviendra-t-elle à garder ses habitant·es sur le long terme? Ces interrogations n’ont curieusement pas été évoquées par Toyota lors de sa présentation.