Article 13 : youpi, un Internet sous tutelle !

Grâce à internet, vous croyiez avoir regagné en liberté d’expression ? Il était donc grand temps d’y mettre fin !

Voilà, c’est fait : la directive sur le droit d’auteur a été adoptée au Parlement Européen.

La bataille a fait rage, et les lobbys n’y sont pas allés de main morte : tribunes d’artistes dans Le Monde, millions d’euros dépensés par Edima, le lobby des plateformes numériques à Bruxelles…

Mais ce n’est pas la première fois que nos tuteurs dirigeants, motivés par notre plus grand bonheur et une méconnaissance redoutable des technologies modernes, essayent de nous censurer. On se souviendra de la créativité administrative impressionnante de la HADOPI, mais aussi des plus récents (et plus inquiétants) PIPA, SIPA, ACTA, TPP, NDAA… Ces accords internationaux sont passés à la trappe, plus par méconnaissance des enjeux et méfiance que par désir de maintenir la liberté individuelle.

Gouvernemaman Is Back

Surprise ! En premier lieu, elle avantage nos tuteurs légaux, à savoir la gauche régressive de la Team Progrès.

Jusqu’à présent en échec sur l’idée de la fin de l’anonymat sur Internet pourtant si pratique pour censurer les idées déviantes individuellement notre Bien, le gourvernemaman tient désormais sa revanche avec cette directive.

En outre, ils y gagnent sur un créneau plus politique : la culture mémétique, irrévérencieuse, virale et plutôt de droite, a participé aux élections de partis qui leurs déplaisent en Italie, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis… Avec cette directive, les GAFAM, eux aussi membres de la Team Progrès, pourront censurer ce qui leur déplaît sous prétexte de droits d’auteurs. Pratique, et les politiques conservent les mains propres.

Et puis, malgré leur opposition initiale, cela arrange aussi les GAFAM.

L’article 11, définissant la « taxe hyperlien », était la pierre d’achoppement et le motif de leur opposition de base, ainsi que les coûts de mise en place des outils de surveillance.

Certes, reproduire l’équivalent du Content ID sur les autres plateformes que Youtube va coûter cher. Certes, il faudra lâcher un pourboire aux médias traditionnels lorsqu’ils agrègent leurs actualités. Certes. Mais comme lot de consolation ils gagnent :

  • Le pouvoir juridique de censurer ce qui leur déplait
  • La possibilité de se constituer en arbitre incontournable de ce qui est dicible ou non sur leurs réseaux (les recours seront déposés devant eux et pas devant un juge)
  • Un moyen d’écraser la concurrence avant qu’elle n’arrive : vu les moyens juridiques et techniques imposés pour garantir la conformité des contenus, impossible qu’une alternative émerge. Dans l’Union Européenne, le marché va se figer.
  • Le rôle de gendarme d’internet de facto, alors qu’ils ne sont qu’un intermédiaire technique (si vous doutez de son pouvoir d’action, regardez sur combien de sites vous vous créez un compte avec vos identifiants Google ou Facebook)

Ce n’est pas juste la fin des mèmes rigolos et la mort des petits chats. C’est une attaque massive et un coup très dur porté au dernier bastion de la liberté d’expression.

Pire : ne croyez pas qu’ils s’arrêteront au droit d’auteur, ne croyez pas qu’ils s’arrêteront à l’Europe.


je suis franchement ok avec la conclusion que ça va pas s’arrêter là en « si bon chemin » :confused: